C’est dans un sentiment d’urgence et de nécessité que Charlie Chine produit une œuvre basée sur la praxis et ses formes d’écriture qui, au travers de performances et d’expositions, se joue jusqu’à l’absurde de nos systèmes normatifs. Seule ou à plusieurs, elle conditionne sa production aux notions d’efficacité, de labeur et de productivisme via les standards de travail et l’injonction du chronomètre.
Tantôt dactylo, modèle de nu, ingénieur, guide touristique, biographe, apprentie-linotypiste, patient, squatteuse, romancière, secrétaire, musicienne, sociologue, régisseur ou encore présentatrice du journal télévisé, c’est en définissant son métier d’artiste que Charlie Chine expérimente les processus créatifs qui mènent à la production de l’œuvre.
Faire ou ne pas faire, faire-faire ou fabriquer une machine à faire ?
Au moyen d’études, d’installations ou d’objets, c’est au présent qu’elle fait le récit d’expériences, qui dessinent par le corps, la trace d’activités humaines. Tantôt collectives, tantôt discrètes, ses œuvres décortiquent l’habitus de l’homme moderne. Elles questionnent notamment l’archive – la forme de nos mémoires – ou encore les mondes du travail, à qui elles empruntent cette esthétique de la bureaucratie, à mi-chemin entre le réel et l’uchronie technocratique.
Diplômée de la Villa Arson et de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence, Charlie Chine vit et travaille.