Mapping at Last – The plausible Island – Exposition collective – Commissariat Léo Marin – Topographie de l’Art – Paris – Du 15 février au 6 avril 2019 –
A propos de l’œuvre /Memoria (2012…2024) Livrets /Memoria, cartes biographiques, valise du colporteur… (techniques mixtes, dimensions variables)
« Si la société Total Recall implantait de nouveaux souvenirs, /MEMORIA serait celle qui les récolterait. »
Sur simple demande, le livret /MEMORIA détaillant le protocole, vous est adressé par voie postale. Il ne vous reste plus qu’à le remplir et le renvoyer à /MEMORIA une fois complété. Une carte biographique est alors éditée.
La carte /MEMORIA est la synthèse de tous vos souvenirs, analysés et schématisés en fonction des éléments relevés dans le livret.
Chaque carte biographique est unique dans la mesure où elle dessine le chemin parcouru par un individu en s’appuyant sur les directions qu’il aura prise, en fonction d’événements marquant survenus au cours de son existence.
Menée dans le respect des codes et des règles d’une étude sociologique, /MEMORIA conçoit et archive l’ensemble des cartes biographiques dans une base de données en ligne. À chaque carte est associé un numéro d’identification /MEMORIA unique et totalement confidentiel.
Mapping at Last – The plausible Island – Commissariat Léo Marin – Topographie de l’Art – Paris – Du 15 février au 6 avril 2019
Presse
Exposition Collective Mapping At Last – The Plausible Island un commissariat de Léo Marin avec Claire Angelini, Cristina Barroso, Benoit Billotte, Charlie Chine, Sébastien Cabour & Pauline Delwaulle, Marcel Dinahet, Juliette Feck, William Gaye, Maxime Lamarche, Aurelien Mauplot, François Réau, Esteban Richard, SUZANNE, Capucine Vever
- La critique
- Paris-Art
- News Art Today
- 9 lives magazine ( Rencontre avec Léo marin)
- L’officiel : galeries et musées
- Artais (rencontre avec Léo Marin)
Cartographie de la mémoire autobiographique.
La mémoire est un territoire invisible, un ensemble de connections complexes. Elle est constituée de schémas mentaux abstraits qui résument et organisent de façon structuré des évènements, situations ou expériences. Stockée dans une partie de la mémoire à long terme, la mémoire épisodique (autobiographique) désigne le processus qui nous permet de nous souvenir des évènements vécus avec leur contexte (date – temporalité), lieu (spatialité) et état émotionnel (affect)). La mémoire autobiographique serait constitutive du Soi, le Soi serait largement le produit de la mémoire autobiographique. (1)
L’affect est une des trois composantes essentielle de l’inscription à long terme d’un évènement dans notre mémoire. Plus les émotions seront fortes, plus le voyage mental que nous offre l’état de conscience autonoétique (2) nous permettra de revivre cet évènement avec précision.
Cartographier la mémoire consiste à s’immiscer dans un espace unique. À l’inverse d’une œuvre littéraire autobiographique ou diariste, elle permet de l’apprécier comme un tout, une image. Elle permet de montrer les variations et développements de phénomènes dans le temps, ainsi que leurs facteurs de déplacement dans l’espace. (3)
La carte impose une distance, elle se focalise sur un espace donné. Pour le sujet à qui elle appartient, elle peut être un miroir ou une manière de se distancier de Soi.
Les cartes relèvent à la fois du visible et du lisible. Elles sont un composé d’images et de signes – d’images qui peuvent avoir valeur de signes – et de signes qui font parfois images (…). (4)
Notre autobiographie analysée comme un espace hodologique (5), est un cheminement au travers d’un réseau intime. Ni linéaire, ni cyclique, il est inattendu, désordonné. Connecté à des milliards d’autres, il poursuit pourtant son parcours unique, composé d’autant de routes empruntées, de chemins parcourus, d’immobilisme ou de chutes. Nos expériences individuelles, comme autant de combinaisons et de cartes possibles.
Proposant une représentation schématique et abstraite d’une vie, la carte de la mémoire autobiographique à le rôle de synthèse et de mémoire externe, celle à laquelle on peut se référencer, que l’on peut analyser et archiver. Elle est la représentation de notre individualité.
1) Bloch M. – La mémoire autobiographique et le soi – 2009, Terrain, n° 52, pp. 50-63.
(2) « Caractéristique phénoménologique de la mémoire épisodique. Marquée par l’identité de soi, la conscience autonoétique se caractérise par la capacité à revivre les événements remémorés, à voyager mentalement dans le temps (passé, présent, futur). » Tulving, E. (1985). Memory and consciousness.
(3) Béguin Michèle et Pumain Denise – La Représentation des données géographiques, Statistique et Cartographie, Armand Colin, Paris, 2010 (3° édition)
(4) Gilles A. Tiberghien – Poétique et rhétorique de la carte dans l’art contemporain. L’espace géographique 3/ 2010 (Tome 39), p. 197-210)
(5) Tiberghien A. Gilles – «L’espace hodologique est un espace familier, où l’orientation a une grande importance» , «Hodologique», in Les Carnets du Paysage N°11 Cheminements, Actes Sud et l’École Nationale Supérieur du Paysage, 2002. p.7 à 33.